22 mai 2016

Les pieds


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Les pieds dans l’eau
Du caniveau
Il contemple la pluie
Il a pas d’pot
Car son chapeau
Passe du noir au gris
Mais je crois qu’il s’en fout
Peut-être qu’il est fou
Les pieds dans l’eau
En talon haut
Parapluie sous le grain
Mais à l’envers
Elle, sans s’en faire
Rigole du pépin
On dirait qu’elle s’envole
Peut-être qu’elle est folle
Les pieds dans l’eau
De son bateau
Un vieux marin barbu
Savoure sa gnôle
Entre deux pôles
Comme d’hab il est perdu
Tangant de bout en bout
Peut-être qu’il est fou
Les pieds dans l’eau
Un drôle d’oiseau
Regarde l’océan
Il dit attendre
Sa chère et tendre
Depuis plus de mille ans
Mais il poiraute en vain
Peut-être a t’il un grain
Les pieds dans l’eau
Des zigotos
Se baptisent à tout va
Ils sont tout nus
En pleine rue
Et en font peu de cas
Ils ont l’air un peu dingue
A faire ainsi la bringue
Les pieds au sec
Monsieur pète-sec
Se plaint de ses impôts
Il a taffé
Sans deconner
Il mérite plein pot
Il a l’air dans le vrai
L’aurait bien fait d’rêver
Les pieds au sec
La femme du mec
Rêve d’une autre vie
Elle l’a vu
L’huluberlu
Au chapeau gris de pluie
On dirait qu’elle se casse
Sans mettre de godasses
Les pieds dans l’eau
D’un ptit ruisseau
Elle ne pense à rien
Qu’au doux clapot
Aux beaux crapauds
A l’air qui va qui vient
On dirait qu’elle s’endort
Mais son corps bat plus fort
Les pieds au sec
Monsieur pète-sec
Se cherche une autre épouse
Il la mérite
Il a la frite
En plus il a du flouze
Au fond laissons chacun
Prendre ses pieds en main

20 juil. 2015

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21 mars 2014

Les tristes weekends de mai des obsédés du boulot



Jeudi :
Trois-cents quatre-vingt mill(e) cinq-cents secondes avant ma came
J’en ai la chair de poule, des sueurs froides, la nausée
Je sens mes neurones s’affoler sous la peau de mon crâne
Rien qu’à l’idée !

Vendredi :
Deux-cent vingt-et-un mill(e) trois-cent secondes avant mon shoot
Mes mains sucrent les fraises, connexions nerveuses en déroute
Sous mes ongles du sang, sur ma peau des lignes de croûtes
J’deviens taré !

Samedi  :
Cent quatre-vingt huit mill(e) cinq-cents secondes avant mon fix
Planquée au fond d’mon pieu ca y’est ca vient j’me sens crever
Qu’on m’oublie qu’on me laisse en paix avec mon idée fixe
Encore planer !

Dimanche  :
Quarante-six mill(e) huit cent cinquant(e) secondes avant ma blanche
J’ai perdu trois kilos d’sueur, j’ai la raison qui flanche
L’œil vitreux, la bouche baveuse je mate vivement dimanche
J'veux y r'tourner !

25 févr. 2014

Sur un air de physique quantique

Je troposphère
La gravité me ferre
M'emprisonne à l'envers
Les quatre fers en l'air
Je troposphère

       Que puis-je y faire ?

Si le plancher des vaches
Est un parquet blanlant
Peuplé des moutons vaches
Et de bouchers couverts de sang

       Que puis-je y faire ?

Si la belle bleue pue
Des trop nombreux charniers
De tous nos rêves tus
Et de ceux qui ne sont pas nés

       Que puis-je y faire ?

Je préfère flotter
Entre deux airs de jazz
Quelques rhums arrangés
Je préfère vivre entre deux phases

       Je stratosphère
       La gravité me ferre
       M'emprisonne à l'envers
       Les quatre fers en l'air
       Je stratosphère

      Que puis-je y faire ?

Si Dieu et ses fidèles
Se foutent, au fond, de paix
Si tant d'abrutis bêlent
Qu'on ne vit que pour acheter

       Que puis-je y faire ?

Si ma peine ne fond
Pas avant quelques rhums
De voir le puit sans fond
De l'indifférence des Hommes

      Que puis-je y faire ?

Je préfère larguer
Les amarres avant que
Les morceaux de beauté
Ne parviennent plus à mes yeux

       Je mésosphère
       La pesanteur m'altère
       M'empoisonne à l’éther
       Les sens noyés de bière
       Je mésosphère

14 févr. 2014

La pluie, grise de Lille

Et le plafond de nuit

Et sans fin et sans bruit 

La longue nuit de pluie