23 janv. 2009

Mister Bordeur

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Monsieur est affligé d’un mal au nom anglais, qui lui ôte la peau

Monsieur la chair à vif, on lui coupe les tifs, et il crie au bourreau

Monsieur se sent des ailes, le matin au réveil, et le soir un fardeau

Monsieur se sent souvent bien trop seul et pourtant, fui les autres un peu trop


Mister Bordeur

Sur le fil à retordre

A la tête en désordre

Mystère « border »

Lui a dit son docteur

Mister Border a peur


Monsieur cherchait l’amour, mais l’amour est un four, qui lui brûle les chairs

Monsieur sans peau se tisse, des cocons de délices, loin du feu des enfers

Monsieur ne sait pas dire d’où lui viennent ses rires d’où lui viennent ses pleurs

Monsieur au demeurant, a peu de confidents, mais il a un docteur


Mystère « border »

Lui a dit son docteur

Monsieur bordeur a peur

Mister Bordeur

Ne veut pas explorer

Cette obscure contrée


Monsieur a l’air d’un doux, dingue mais il est fou de souffrance chronique

Si monsieur rêve tant, c’est que la vie lui tend des fourches et des piques

Monsieur parfois exulte, voue de drôles de cultes, oublie sa peau partie

Mais les drogues l’harrassent, ses angoisses l’enlacent, après de brefs répits


Mister Bordeur

Sur le fil du rasoir

Ne peut guère s’asseoir

Mystère « Border »

Accroché à son corps

A la vie à la mort


Monsieur se croyait seul, égocentrique et veule, incompris, maladroit

Monsieur était malade, fatigué des balades, de Charybde en Scylla

Monsieur est affligé d’un mal entrelacé à son corps dépiauté

Monsieur sait peu de choses, ni l’issue ni la cause, mais il sait un sentier


Mystère « border »

Brodé dans le cerveau

Monsieur se sent plus beau

Mister Bordeur

Ressaisi ses bagages

Et reprend le voyage

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Samedi

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Samedi matin Cracotte et crachin, Ça me dirait bien
Un câlin
Samedi radio Cours et aspiro Et soirée resto
Que fait Flo ?

Samedi prochain Chatouilles et câlins Ton rire et tes mains
Ça m'dit bien!
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18 janv. 2009

A l'enfant qui ne naîtra pas

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Il ne va pas m’arrondir

Je ne lui raconterai

Jamais de conte de fée

Il ne va pas m’arrondir

Ni les bras ni le sourire


Il ne va pas devenir

Pour quelques mots maladroits

Une raison d’être là

Il ne va pas retenir

Une place dans mon rire


Il ne va pas me guérir

Des mes errances sans fin

De mes silencieux chagrins

Il me faudra me tarir

Seule pour enfin donner


Je ne pourrai pas lui dire

Combien il m’aurait manqué

S'il n'avait pas existé

Je ne pourrai pas lui dire

Pardon d'avoir hésité
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