Monsieur est affligé d’un mal au nom anglais, qui lui ôte la peau
Monsieur la chair à vif, on lui coupe les tifs, et il crie au bourreau
Monsieur se sent des ailes, le matin au réveil, et le soir un fardeau
Monsieur se sent souvent bien trop seul et pourtant, fui les autres un peu trop
Mister Bordeur
Sur le fil à retordre
A la tête en désordre
Mystère « border »
Lui a dit son docteur
Mister Border a peur
Monsieur cherchait l’amour, mais l’amour est un four, qui lui brûle les chairs
Monsieur sans peau se tisse, des cocons de délices, loin du feu des enfers
Monsieur ne sait pas dire d’où lui viennent ses rires d’où lui viennent ses pleurs
Monsieur au demeurant, a peu de confidents, mais il a un docteur
Mystère « border »
Lui a dit son docteur
Monsieur bordeur a peur
Mister Bordeur
Ne veut pas explorer
Cette obscure contrée
Monsieur a l’air d’un doux, dingue mais il est fou de souffrance chronique
Si monsieur rêve tant, c’est que la vie lui tend des fourches et des piques
Monsieur parfois exulte, voue de drôles de cultes, oublie sa peau partie
Mais les drogues l’harrassent, ses angoisses l’enlacent, après de brefs répits
Mister Bordeur
Sur le fil du rasoir
Ne peut guère s’asseoir
Mystère « Border »
Accroché à son corps
A la vie à la mort
Monsieur se croyait seul, égocentrique et veule, incompris, maladroit
Monsieur était malade, fatigué des balades, de Charybde en Scylla
Monsieur est affligé d’un mal entrelacé à son corps dépiauté
Monsieur sait peu de choses, ni l’issue ni la cause, mais il sait un sentier
Mystère « border »
Brodé dans le cerveau
Monsieur se sent plus beau
Mister Bordeur
Ressaisi ses bagages
Et reprend le voyage