18 nov. 2011

La femme du voisin


Le voisin à tué sa femme
C’est le journal qui me l’a dit
En gros titre c’était écrit
« L’adultère se termine en drame »

La femme du voisin était belle
Elle sentait bon la vanille
Et elle chantait des ritournelles
Quand elle arrosait ses jonquilles

La femme du voisin aimait bien
Chérie FM, Michel Fugain
Bronzer toute nue dans son jardin
Et bouquiner des Arlequins

La femme du voisin était seule
Son époux sortait tous les soirs
Elle buvait des citrons-tilleuls
Tandis qu’il écumait les bars

La femme du voisin sanglotait
Sur cette vie trop mal foutue
Si fort qu’elle réveillait la rue
En inondant ses oreillers

Les voisins étaient fatigués
D’être ôtés des bras de Morphée
A toute heure par les hoquets
De cette belle délaissée

Moi j’ai voulu rendre service
A la petite communauté
Et à cette femme à la peau lisse
Dont j’étais un peu entiché

J’ai réchauffé les draps du lit
Le cœur de la femme du voisin
J’ai réchauffé mes propres nuits
Dans le creux de son corps jasmin

Le voisin a tué sa femme
C’est le journal qui me l’a dit
Il lui a explosé le crâne
Avec son super gros fusil

Funambule


J’me fous de me cramer les ailes
Pour me camer aux sensations
Tant pis pour le chien, la maison
Et le bustier sous la tonnelle

J’me fous d’être sur le carreau
Plus souvent qu’à mon tour, eh quoi
Je défie bien souvent les lois
Du grave pour planer plus haut

J’me fous de planter le bonheur
Pour frayer avec le voyage
Je veux être sauvage et sage
Et gémir encore de douleur

J’me fous d’payer ce que je dois
Les montagnes russes m’envoient
Parfois si haut que vu d’en bas
Je voudrais crever d’être là

          Si tu foules des pieds la même terre
          Si tu respires la même atmosphère
          Tant que t’existes funambule, je crois
          Que je peux survivre à l'absence de toi

J’me fous de me tromper souvent
De trop aimer la race humaine
De psalmodier cette rengaine
« Les Hommes sont frères, évidemment »

J’me fous du ridicule on n’est
Jamais mort de rires moqueurs
Mais souvent d’imbéciles heurts
Pouvoir, religion et monnaie…

J’me fous de l’angoisse qui vient
Toujours entre minuit et deux
Me chanter ce refrain fielleux
« Ou est ton rivage, marin ? »

J’m’en fous tant qu’il y aura des fous
Des Hommes forts, des Hommes libres
Des chansons, des tableaux, des livres
Je pourrai me tenir debout

          Si tu foules des pieds la même terre
          Si tu respires la même atmosphère
          Tant que t’existes funambule, je sais
          Qu’aucun étau ne me fera plier.

11 sept. 2011

Se faire la malle


J’connais la fin du scénar
Étreinte sur quai de gare
Travelling et train qui part

J’connais la fin de l’histoire
Mascara salé, mouchoir,
Retour à la case mémoire

Pourquoi tenter l’aventure
Si ta bouche me murmure
A l’aube du dernier matin
Petite, je t’aimais bien

Mais on la joue quand même
On en joue chaque scène
Et de jours en semaines
On va se dire « je t’aime »

On va se faire du mal
On va se faire du bien
Au bout du compte enfin
Tu vas te faire la malle

On sait la fin du séjour
Un capiton de velours
Et des gens qui pleurent, autour

On sait la fin du parcours
Dix fleurs, quatre clous, un four
Et pourtant on court, on court

Pourquoi se jeter à l’eau
Si chacun de nos cadeaux
Est repris par le destin
Jusqu’au dernier matin

On s’y jette quand même
Oh, qu’à cela ne tienne
Et d’étrennes en étrennes
On espère et l’on sème

Et l’on se fait du mal
Et l’on se fait du bien
Au bout du compte enfin
On se fait tous la malle

28 mai 2011

L'heure est à la guerre

Pleurons mes frères
L’heure est à la guerre
Et nous n’aurons plus guère
De larmes sous la terre

Rions mes frères
L’étau se resserre
Rions avant que tombent
Les enfants sous les bombes

Aimons mes frères
Que dans nos artères
Galope l’espérance
Avant les béances

Chantons mes frères
Que nous sommes fiers
Car nous mourrons debout
S’ils ont raison de nous


Ferme les yeux, ferme les yeux

Tu ne verras pas que le monde est surpeuplé

De monarques aux dents longues et Rolex au poignet

D’extrémistes pervers, de marchands de fusils

De putains, de clodos émaciés, de junkies

Et de l’absence de nous deux


Ferme les yeux

Car sur l’envers

De ta paupière

Il y a la mer

Ses tremblants reflets de lumières

La musique de son ressac

Et notre amour encore intact


Ferme les yeux, ferme les yeux

Tu ne verras pas que le monde est saccagé

Par les marchands de rêve qui ne rêvent jamais

Qui nous bouffent la laine, nous arrachent la foi

Nous ponctionnent l’envie de demander pourquoi

Et par l’absence de nous deux


Ferme les yeux

Car dans le feu

De tes prunelles

Il y a le ciel

Son immensité dans laquelle

Dansent les étoiles et le vent

Et notre amour libre et vibrantAligné à gauche


Ferme les yeux, encore un peu

Tu ne verras pas que le monde est amoché

Par nos mares de sang, de fuel et de déchets

Par nos cités sans air, graisseuses aux grises mines

Nos champs de pesticides, d’OGM et de mines

Et par l’absence de nous-deuxAu centre


Ferme les yeux

Si tu le veux

Sur la laideur

Mais la noirceur

Ne cache pas toute lueur

Même si la coupe est amère

Et notre amour perdu en mer

23 avr. 2011

La folie des hommes


Ils vont trouver deux balles rouges

Fichées sous la peau de ton front
Deux balles pour que plus rien ne bouge
Ça vaut pas lourd la vie au fond


Mais que pourront-ils savoir

En fouillant deux trous noirs

Du bout de leurs doigts gantés

Du poids de tes pensés ?


Ils vont trouver du sang séché

Dans les replis de ton cerveau

Qu'ils vont peser et mesurer
Et découper en fins copeaux


Mais que pourront-ils savoir
De tes sorties secrètes

D'un baiser, d'un désespoir

D'une première cigarette ?


Ils vont couper ta peau trop lisse
Pour soupeser ton cœur éteint
Mais comment peser l'injustice

Et ton cœur ne leur dira rien


Rien de tes colères noires

Ni de tes joies soudaines

Rien de celui qui un soir

T'a murmuré " je t'aime"


Non ton cœur ne dira plus rien

De ses danses adolescentes
Ni des raisons qui ont soudain

Stoppé sa course trébuchante


Il n'y a rien à apprendre

De ces deux balles en somme

Il n'y a rien à comprendre

A la folie des hommes

.

31 mars 2011

Tempête


Après que je l’aurai griffonné dans les marges

Jusqu’à en perdre la raison,

J’irai sur la jetée, jeter au vent du large

Comme en écho, ton nom.


Après qu’il aura fait lever en moi le vent

Sauvage de la passion,

Au fracas du ressac, aux cris des goélands

J’irai mêler ton nom.


J’irai sur les rochers rugueux de mon enfance,

Sous le fouet d’une pluie salée,

Contempler la beauté naître de la violence,

En gerbes éclatées.


J’irai fouler le sable humide de la grève,

Là où l’écume vient mourir,

Là où l’assaut rageur de l’océan s’achève

Et se mue en soupir,


Et j’écrirai ton nom, la mer l’effacera

Jusqu'à ne plus m'en souvenir.

Et je crierai ton nom, le vent l’emportera

Jusqu'à la fin de l’ire.


Jusqu'à l’apaisement des flots tumultueux,

L’épuisement de mon chagrin,

Je laisserai ton nom s’échapper de mes yeux,

Caché dans les embruns.

24 mars 2011

.

Éléonore, dans le TER,

Pleure

Car dans son corps, de sa terre,

La tumeur

Sourd

.

17 févr. 2011

15 févr. 2011

Demain j'frai mieux

Allez fais pas la gueule

Oui c'est vrai je l'avoue, la vaisselle je m'en fou

Et les tas de poussières, avec moi sont pépères

Les trucs qui trainent c’est moi, pardon, mea-culpa

Oui c’est vrai j’oublie tout, j’ai la tête pleine de trous


Je fais c’que j’peux

Et si j’peux peu

Demain j’frai mieux


Allez fais pas la gueule

Oui c’est vrai que souvent, trop souvent tu m’attends

Que ponctualité et moi sommes fâchées

Qu’à chaque fois « rencard » rime avec « en retard »

Oui c’est vrai mais les filles, faut bien qu’elles se maquillent!


Je fais c’que j’peux

Et si j’peux peu

Demain j’frai mieux


Allez fais pas la gueule

Oui c’est vrai je l’admets, j’ai un peu oublié

Que ton anniversaire était avant-hier

Que tu avais collé sur la porte d’entré

Un post-it de rappel, il a du s’faire la belle…


Je fais c’que j’peux

Et si j’peux peu

Demain j’frai mieux


Allez fais pas la gueule

Oui c’est vrai je n’ai guère la fibre cuisinière

Je ne fais que des pâtes, voire que des pâtes en boîte

Certes c’est étonnant de les rater tout l’temps

Mais à chacun son truc, moi mon truc c’est les Tucs


Je fais c’que j’peux

Et si j’peux peu

Demain j’frai mieux


Allez fais pas la gueule

Oui c’est vrai que je perds beaucoup de tes affaires

Que je suis malhabile, et ton automobile

Est moins jolie qu’avant mes petits accidents

Mais son côté bancal est très original


Je fais c’que j’peux

Et si j’peux peu

Demain j’frai mieux

Poésie bête pour célibataires-à-la-st-Valentin

Si tu es seul ce soir

Y a toujours la télé

La télé c’est le pied

C’est con mais c’est bavard


Si tu voudrais pleurer

Y a toujours les mouchoirs

Ca éponge le cafard

Et te clowne le nez


Et y a des gens sympas

Qui offrent des câlins sur les places publiques

A ceux qui n’en ont pas


Si tu as du chagrin

Y a toujours les bonbons

Ca fait grossir, mais bon

Puisque t’as pas d’copain…


Si tu veux d’la tendresse

Y a toujours des p’tits chats

Qui se cherchent un repas

Et ronronnent aux caresses


Et y a des gens sympas

Qui offrent au téléphone leur compassion sincère

A ceux qui n’en ont pas


Si tu veux de l’amour

Y a toujours les romans

Même si c’est frustrant

C’est mieux que d’être sourd ( :-/)


Si tu es malheureux

Y a toujours tes souvenirs

Ils ont beau se flétrir

C’est mieux qu’un coup de queue (quoi que..)


Et y a des gens sympas

Qui offrent dans la rue des pilules du bonheur

A ceux qui n’en ont pas

22 janv. 2011