31 mars 2011
Tempête
Après que je l’aurai griffonné dans les marges
Jusqu’à en perdre la raison,
J’irai sur la jetée, jeter au vent du large
Comme en écho, ton nom.
Après qu’il aura fait lever en moi le vent
Sauvage de la passion,
Au fracas du ressac, aux cris des goélands
J’irai mêler ton nom.
J’irai sur les rochers rugueux de mon enfance,
Sous le fouet d’une pluie salée,
Contempler la beauté naître de la violence,
En gerbes éclatées.
J’irai fouler le sable humide de la grève,
Là où l’écume vient mourir,
Là où l’assaut rageur de l’océan s’achève
Et se mue en soupir,
Et j’écrirai ton nom, la mer l’effacera
Jusqu'à ne plus m'en souvenir.
Et je crierai ton nom, le vent l’emportera
Jusqu'à la fin de l’ire.
Jusqu'à l’apaisement des flots tumultueux,
L’épuisement de mon chagrin,
Je laisserai ton nom s’échapper de mes yeux,
Caché dans les embruns.