17 déc. 2010

Absence

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Y’a des jours sans

Des jours sans sel,
Qui s’étirent en longueur et prennent un malin
Plaisir à nous voir jouer notre pièce sans fin

Y’a des jours sans
Des jours sans miel
Qui nous soufflent à la face leur sèche violence
L’odeur du souffre et de la mort, et leur silence

Y’a des jours sans
Des jours sans feu
Sans élan, sans courage des jours bistres et voilés
Qui nous engluent l’œil de nostalgie, de regrets

Y’a des jours sans
Des jours sans foi
Qui ne nous donnent rien à vouloir que des choses
Qui clinquent qui claquent mais nous rendent moroses

Et y’a ces jours
Qui se ressemblent
Qui forment comme une ribambelle fanée
De couleur absorbée par l’éclat du passé

Et y’a ces jours
Qui nous étranglent
Qui égrainent sans trêve nos souvenirs aigus
A l’arrière goût fielleux de paradis perdu
.

17 nov. 2010

miss Frase

« Où sont mes clés ? »

Est la phrase préférée

De millions de français

Phrase pratique

Pas du tout politique

Assez peu poétique

« Salut, où t’es ? »

Est souvent usitée

Dans les milieux branchés

Phrase basique

Un peu géographique

Et très téléphonique

« Salut ça va

Ça va, et toi, ça va ? »

Se pratique à tout va

Conversation

Sans prétention

Un tantinet bidon

« Allez, les bleus ! »

Est un classique mais peut

Passer pour plouc au mieux

« Je suis ton père »

C’est pour moi un mystère

Fait une belle carrière

Il faut noter

Que si «Putain, Fait chier ! »

Est très plébiscité

« Casse toi pauv’ con »

Qui n’est guère plus abscons

Remporte peu d’adhésion

En conclusion

De ce tour d’horizon

Il me semble qu’un con

Qui cherche des clés

Dans la bouche d’un kéké

Ne saurait les trouver

9 juin 2010

Rêveurlution

On a perdu à force de salauds
L'envie de fourbir nos consciences

L'envie de croire que les mots

Ne sont pas vide de substance


On a perdu à force de mensonges

L'envie de nourrir nos « peut-être »

L'envie de savoir que la longe

Qui nous tient, nous en sommes maîtres


Vivent les rêveurs,
vivent leurs cris !

Qu'ils brisent le rythme éventé

De nos chansons édulcorées

Qu'ils brisent le chant des sirènes

Poissons poisons qui nous enchaînent


Vivent les rêveurs,
vivent leurs rires !

Qu'ils brisent le silence ennuyeux
Lové dans nos regards vitreux
Qu'ils brisent nos rêves de bourgeois

Et nous redonnent de la voix


On a perdu à force de ployer
La force de se tenir droit
Face aux prédateurs affamés

Qui nous veulent pouvoir d'achat


On a perdu à force d'acheter

De travailler pour acheter

D'être éduqué pour travailler

On a perdu le temps de penser


Vivent les rêveurs,
vivent leurs cris !

Qu'ils brisent le rythme effréné

La ronde folle de la monnaie

Qu'ils brisent nos bêlements plaintifs

Et montent le son des manifs


Vivent les rêveurs,
vivent leurs rires !

Qu'ils brisent le silence ennuyeux

Planqué dans nos cerveaux trop creux

Qu'ils brisent nos rêves de bourgeois

Et nous redonnent de la foi

On a perdu à force d'amertume
Le goût fameux qu'avait la lune

Quand pour se donner de l'allant

On s'en partageait les croissants


On a perdu à force d'amnésie

Le goût des larmes de l'enfance

Alors qu'on s'était tant promis

D'inventer de nouvelles danses


Vivent les rêveurs,
vivent leurs cris !

Qu'ils brisent le rythme alangui

De nos cœurs ouatés sourds et gris

Qu'ils brisent le chant des marchands

Joueurs de flûte, brasseurs de vents


Vivent les rêveurs,
vivent leurs rires !

Qu'ils brisent le silence ennuyeux

Caché dans nos paroles, en creux

Qu'ils brisent nos rêves de bourgeois

Et nous redonnent de l'émoi

14 mai 2010

Fille facile

....

Je suis la fille du samedi soir

Je papillonne dans le noir

Et je m’envole au matin


J’suis luciole je brille la nuit

Si dans vos yeux je suis jolie

Vous m’oubliez le lendemain


Et je suis seule

Désespérement seule

J’ai que d’la geule

Des fantasmes et des deuils


Je suis la fille sans lendemain

Le coup facile, la fille de rien

La parenthèse des hommes de bien


Je suis joyeuse, je suis aimante

Je ne revendique ni tourmente

Le bon plan baise des hommes de bien


Mais je suis seule

Désespérément seule

J'ai que mes reins

Mon sourire et mes seins


Je suis la fille du samedi soir

Si je vous plais c’est qu’il fait noir

Ne me promettez rien


Je suis amoureuse en deux heures

Vous êtes amoureux d’une sans cœur

Et tant pis pour le mien


Car je suis seule

« Fille bien » mais bien seule

J’ai pas de veine

De n’être pas sirène


jj

11 mai 2010

Quand le soubassophone

Voici le texte de la chanson d'anniversaire de Benoît, le 22 mai 2010. Elle se chante sur l'air de "quand la musique est bonne" de JJ Goldman. Entraînez vous dans la mesure du possible, à Samedi les amis!!!!

Tu as grandi, près du desert
Tu as rôdé dans les rues de rabat
Tu te prom’nais, les fesses à l’air
Tel un pacha tel un Ali Baba

Des tas d’loukoums, dans ta mémoire
Des belles femmes et des coups de soleil
Tu t’en revins, plus rouge que noir
Epicure jusqu’au bout des orteils


Refrain
Quand le soubassophone
Sonne sonne sonne
Quand le soubassophone
Donne donne donne
Quand le soubasssophone pnone phone phone phone
Benoit tu es le roi
Quand le soubassophone
Sonne sonne sonne
Quand le soubassophone
Donne donne donne
Quand le soubasssophone pnone phone phone phone
Benoit on t’aime comme ca

Tu deviens grand, tu deviens fort
Entre ta mob tes potes et tes conquêtes
Plutot rebelle, un peu cador
Tu refais l’monde et fais tourner des têtes

Puis tu rencontres, une belle artiste
Un peu banal c’est la sœur d’un ami
Tu l’embobines, sur une piste
Cliché tu l’emballes sous le gui-i-i

Refrain

Tu es serveur, tu es dockeur
Mais tu t’ennuies et tu fais un bébé
Tu préfères de-vnir professeur
Ce sra plus simple de l’impressionner

Allez deux d’plus, dans la foulée
Et le bateau met le cap sur pornic
La mer est calme, il faut s’lancer
Tu t’engages dans la politi-i-ique

Refrain

Epicure ne, t’a pas laché
Tu pousses la chantonnette et le piston¸
Tu tiens la barre, de ton voilier
Alibaba version marin breton

De bons amis, un bon Whisky
La famille les huitres le muscadet
Pornic peut être, un paradis
A condition de ne pas oublier

Que ton soubassophone
Sonne sonne sonne
Que ton soubassophone Donne donne donne
Que ton soubasssophone phone phone phone phone
Benoit et c’est la joie
Que ton soubassophone
Sonne sonne sonne
Que ton soubassophone Donne donne donne
Que ton soubasssophone phone phone phone phone
Benoit c’est la fiesta

17 avr. 2010

6 avr. 2010

Les gens

Les gens qui ne sont pas comme nous

Ils existent, j’en connais

C’est ceux qui ont l’air un peu fou

Mais qui sont juste blasés


Ceux qui s’habillent à Emmaüs

Parce que ça fait artiste

Et qui ne se lavent les cheveux

Qu’au jus de pharumyste


Ceux qui ne lassent pas leurs godasses

Parce qu’il faut se baisser

Et qui trimballent dans leur besace

De ténébreux essais


Ceux qui ne s’engagent jamais

Car tout est relatif

Mais qui savent sur Sévigné

Même sa taille de soutif


Les littéraires clodo-bobos

Ils existent, j’en connais

C’est ceux qui te prennent de haut

Mais qui sont juste gonflés


Ceux qui jointent toute la journée

En pyjama crado

Bien loin du commun des ratés

Métro boulot dodo


Ceux qui oublient d’aller en cours

Et s’en fichent pas mal

Car ils palabrent après l’amour

Sur l'œuvre de Stendhal


Ceux qui nous prennent pour des cons

Parce qu’on se crève le cul

A payer nos impositions

Pour ce tas de glandus


Les révoltés du canapé

Ils existent j’en connais

C’est ceux qui activent leur gosier

Bien plus que leurs fessiers


Cependant mon honnêteté

M’incite à cet aveu :

Il est possible que j’aie été

De temps en temps l’un d’eux

16 mars 2010

Sortir du pieu


Il fait un froid d’canard, il fait un temps d’tétard

On n’a pas bien dormi, les voisins sont fêtards

La gamine a vomi, quatre fois dans la nuit

Et Babette m’a dit, « tu gère cette fois-ci. »


Parfois c’est vach’ment dur

De se sortir du pieu

Pour dire bonjour à Dieu

Le cul sur des bancs durs


Dieu de surcroit je pense

A parfois l’envie folle

De balancer ses grolles

Et d’prendre des vacances


Il fait une pluie molle sur des feuilles détrempées

Mon frère s’est éteint, et cette vie soufflée

Me griffe la poitrine devant la tombe grise

Et ma foi de nouveau, vacille dans l’église


Parfois c’est en pleurant

Qu’on s’extrait de son pieu

Pour demander à Dieu

Pourquoi tant de tourments


Dieu de surcroit je pense

Se demande parfois

À lui-même « pourquoi? »

Pourquoi cette violence ?


Il fait un grand soleil au creux de ma poitrine

Babette m’a dit « oui, si tu fais la cuisine »

Je ferais la cuisine les courses et le ménage

Pour un seul grain d’beauté de son joli visage


Parfois c’est en dansant

Qu’on jaillit de son pieu

Pour dire merci à Dieu

Merci d’être vivant


Dieu de surcroit je pense

Est content quand parfois

On lui conte nos joies

Plutôt que nos souffrances

1 mars 2010

La positive génération
Sans trop d'illusions
Zappe, mate, tâte le nichon
Et fume le chichon

9 janv. 2010

Ton prénom


Parfois, entre deux battements, tu passes.
Parfois, de ton parfum je sens, la trace.

Et ton prénom haï, tabou, banni, et oublié
Se pose sur mes lèvres, encore.


Parfois, dans un éclat de rire, c’est toi
Parfois, certains pourraient mourir, de ça


Quand ton prénom haï, tabou, banni et oublié
Me noirci le regard, encore.


Parfois, tu te faufiles dans, un rêve
Parfois, j’en serre encore les dents, j’en crève


Quand ton prénom haï, tabou, banni et oublié
Me saute à la mémoire, encore.


Je n’ai, ni regrets, ni remords, ni mots
Rien qu’une cicatrice sous la peau


Où ton prénom haï, tabou, banni et oublié
Se planquera jusqu’à ma mort.