25 juil. 2013

Insomnies

Je ne dors plus
J’avais des rêves, avant, qui me tenaient la main
L’écran de mes paupières devenait un théâtre
Où je jouais aux dés mille fois mon destin
Quand l’insomnie sur moi, décidait de s’abattre

J’étais un chevalier. Fière, je tenais ma hampe
Et je levais bien haut ma bannière flottante
Pour partir au combat, sous les feux de la rampe.
Et je ne cédais rien à l’angoisse montante

J’étais un écrivain au fond de sa forêt
Les lambris de la chambre étaient autant de troncs
Je faisais une source d’un vieux robinet
L’invisible plafond devenait frondaisons

Sous ma plume féconde se dessinait encore
Mille portes ouvertes pour combattre la nuit
Mille vies de fumées, oubliées à l’aurore
Et poursuivies à chaque nouvelle insomnie.

Je ne dors plus
Mais aujourd’hui l’angoisse à gagné le combat
Je gis, hampe brisée et fierté ravalée
Les yeux ouverts je gis, les yeux rougis, je vois
Des plumes égarées et des portes fermées

L’angoisse s’est assise sur mon ventre et me somme
Toutes les nuits de faire des choix, de faire des choix
Non tu n’as plus quinze ans- dit-elle, et tu es comme

Ces fous qui rêvent trop, et qui ne vivent pas