26 mai 2007

Promesse


Les légèretés du monde, ses matins dorés
L`odeur chaude du pain dans le froid de l`hiver
Le givre déposé en caresse éphémère
En contre-jour la délicate haleine de mon thé

J`en ferai des poèmes
Que je déposerai
Chaque jour, en sourires
Aux courbes de tes lèvres

Les beautés du monde, sur mes carreaux les pleurs
Scintillants de la pluie, les archets en suspend
A marée basse la silhouette du pêcheur
Et dans le silence le rire d`un enfant

J`en ferai des poèmes
Que je déposerai
Chaque jour, en soupirs
Au creux de ton oreille

Les douceurs du monde, ses tièdes nuits d`été
Dévoilant mille étoiles, et mille bruits
Crevant le couvercle moite du ciel, la pluie
Dans la brise du soir le chant des peupliers

J`en ferai des poèmes
Que je déposerai
En éclats de plaisir
A l`écrin de tes yeux

25 mai 2007

Le champ des possibles


A perte de pensés, parsemé de folies
Semé de grains d`idées, se révèle à l`envie
Mon champ des possibles


Au détour du sentier esquissé de ma vie
Se dévoilent au gré du coeur les coloris
De mon champ des possibles


Des rêves imprécis prennent racine au creux
De quelques ressentis, et nuancent de bleu
Mon champ des possibles


De violentes passions ornent en orangé
L`orée de ma raison, contour filigrané
De mon champ des possibles


Au gré de mes errances, aux vent de mes voyages
Il déroule la danse de ses mille visages
Mon champ des possibles


Au jeu des inconstances de mes doutes nuages
Ou de mes évidences, se tracent les mirages
De mon champ des possibles


A l`aube de ma vie éclosent les promesses
Du terreau des envies, et fleurissent de liesse
Mon champ des possibles


Sisyphe jardinier, en attendant l`hiver
Je vais les cultiver, les beautés passagères
De mon champ des possibles

Chanson d`un père à sa fille


Tu es dans la masse des semblables
Mon étincelle
Perdu dans la nasse impitoyable
Tu es mon ciel
Tu mets dans la farce pitoyable
Et sa tristesse
Qu`est la vie, la grâce même au sable
Que tu caresses


Danaé
Princesse de ma maison
Pour toi je construirais mille palais
Je terrasserais mille dragons


Danaé
Maîtresse de ma raison
Si je te perdais de mille forêts
J`effeuillerais chaque buisson


Tu est pour l`étreinte du silence
Une déroute
Fatigué de l`éreintante errance
Tu es ma route
Tu mets dans l`éteinte décadence
Et sa fadeur
Qu`est la vie, la teinte en surbrillance
De ta candeur


Danaé
Princesse de ma maison
Pour toi je survivrais a mille guerres
Je chasserais mille démons


Danaé
Maîtresse de ma raison
Si je te perdais sur chaque poussière
J`écrirais mille fois ton nom

23 mai 2007

Un soir d`été

Sensuelles
La naissance de tes seins
La cambrure de tes reins

Sensuels
Tes lèvre(s) à peine gercées
Ton regard un peu voilé

Sensuelle
Cette main que tu promène
Sur toi, je la voudrais mienne

Sensuels
Ton cou fin un peu penché
De ta nuque le duvet

Sensuelle
La jambe que tu dérobe
Sous la frange de ta robe

Sensuel
Le frisson qui te parcourt
Offre esquissée d`un détour

Sensuelle
A l`ombre de ces persiennes
Ma belle, je serai tienne

Si ton souhait est tel.

20 mai 2007

Naissance

C'est maintenant que tout commence
J'aimerais suspendre le temps
Pour mieux savourer ce moment
Fin de ténèbres et de silence

C'est maintenant que tout commence
Sur cette place ensoleillée
Où flotte un parfum de vacances
En cette après midi d'été

Si j'avais pu choisir l'instant
De ma soudaine renaissance
Je n'aurais pu y mettre autant
De bonne humeur et d'insouciance

La brise s'est levée légère
D'une caresse me fait cadeau
Des rires des buveurs de bière
Et du parfum des paves chauds

C'est maintenant que tout commence
J'ai aimé plus qu'il me semblait
Possible et goûté la souffrance
A la mesure de mes regrets

C'est maintenant que tout commence
La douleur a cédé sa place
A cette tranquille évidence
Dans l'ombre de cette terrasse

Je n'ai plus assez de rancoeur
Pour regretter le temps perdu
A la recherche du bonheur
Aucune larme n'est superflue

Pour toutes mes heures de détresse
Et toutes mes nuits d`insomnies
On me fait le cadeau sans prix
D'une naissance à l'allégresse

Humains

Nous ne sommes qu’humains après tout
On a des petits riens, on veut tout
On a désillusions a la pelle
Des principes qui se font la belle


Nous ne sommes que des pas grand choses
Accrochés a nos destins, on n’ose
On attend sans cesse l’avenir
Pour n’attraper que des souvenirs


Nous ne sommes qu’humains à la fin
On aura bien le temps d’être rien
On a l’éternité d’un nuage
Qui se consume de vains orages


Nous ne sommes que l’empreinte en somme
Qu’on laisse dans le cœur d’autres Hommes
Qu’elle soit une légèreté
C’est là notre seule dignité

19 mai 2007


Culpabilité


J`ai l`errance ancrée
Comme d`autre(s) il parait
Ont les veines qui charrient
Dieu, et m`assurent en déni.

J`ai la France amère
Comme d`autre(s) ont les nerfs
D`autres s`ils ont le cul béni
Ont le coeur un peu flétri

J`ai la panse obscène
Comme d`autres leurs peines
Et de culpabilité
J`dégueule Mac Do aux WC

J`ai l`aisance en panne
Comme d`autre(s) ont la manne
Proportionnelle au mépris
Et la conscience au tapis

J`ai la transe aisée
Comme d`autres le vrai
Dieu qui s`fout d`nos génocides
S`en récure le fond des rides

J`ai la danse en règle
Comme d`autres mais "nègres"
Comme d`autres mais sans papier
Les policiens jouent aux dés

J`ai l`intense peur
Comme d`autre(s) ont du coeur
De l`audace et du courage
Rares humains de passage.

12 mai 2007

Comptine

Une miette,
Deux miettes,
Une à une s`émiettent
Nos belles illusions en poudre d`escampette

Une miette,
Deux miettes,
Et l`enfance aux fossettes
Se décreuse à mesure que le plomb s`en tête.