18 déc. 2009
Chanson d'hiver
A l’ombre des nuages bas
Au bruit tendre des pluies d’automne
Escortée du bruit de mes pas
Je me promène, je m’étonne
Voici l’hiver à l’horizon
L’onde s’endort en sa prison
Et moi je mets mon cœur en berne
C’est décidé, j’hiberne
Dans la tiédeur d’un édredon
Au murmure du radiateur
Je rêve en scrutant le plafond
Je ne sais rien de la fureur
Voici l’hiver qui prend son quart
Les tongs sommeillent au placard
Et moi je mets mon cœur en berne
C’est décidé, j’hiberne
Au souffle du chat qui somnole
Au craquement du feu de bois
Je prends la plume et mon envol
Oubliant la neige et le froid
Voici l’hiver qui prend son temps
L’écharpe est reine du roi gant
Et moi j'ai mis mon cœur en berne
Ça y’est c’est fait, j’hiberne
Au silence des matins givres
Dans l’odeur chaude du café
Craquent les pages de mon livre
Chante le voisin de pallier
Voici que l’hiver se fait long
L’onde frissonne en sa prison
Et moi je sens mon cœur fripon
Qui tourne, tourne, en rond
14 déc. 2009
23 sept. 2009
Aux parangons de la vertu
Salope, putain, traînée
Ainsi me nomment
Les vertueuses en société
Entre deux grâces
Dévotes aux langues sifflantes
Cœurs de gorgones
Bavez si cela vous chante
Grand bien vous fasse
Ma petite vertu m'ouvre de beaux espaces
Que la grande morale étrique ou cadenasse
Chaque Dimanche à la messe
Qu'apprenez-vous ?
Est-ce à discuter des fesses
Des autres femmes ?
Ou tous vos salamalecs
Vos gardes-fous
Cachent-ils les cœurs tout secs
De laides âmes ?
De la vertu j'en ai quoique les oies cancanent
Et ma morale athée se contrefout du blâme
Jalouses impénitentes
S'il faut pécher
Entre envieuse ou amante
J'ai fait mon choix
Mais prenez garde, hypocrites
A trop semer
De bâtons de dynamites
On tue parfois
Ma petite vertu ne donne pas sa voix
Aux assassins parés de morale ou de foi
Mon prétendu cul de forge
Si des mégères
En font de brûlantes gorges
Bien peu m'en chaut
Mais votre vilain jargon
Se change en pierres
En burqas, en excisions
Lorsqu'il prévaut
Vous, femmes misogynes, apprenez que vos chaînes
Vous les forgez vous-même au feu de votre haine.
.
4 sept. 2009
Faut pas s'enfer !
Nous serons nombreux en enfer
A nous marcher sur les petons
Pour des histoires mortifères
Ou des aventures de cons
Nous serons nombreux chez satan
A regretter nos adultères
Nos meurtres ou nos actes déviants
Sauf si après la mise en terre
Y ‘a plus rien
Que le goût des racines
Et des vers
Qui se frayent un chemin
Nous seront nombreux repentants
D’avoir eu la mauvaise foi
Yahvé juge des musulmans
Et pour les catholiques Allah
Nous seront nombreux chez le diable
A rôtir pour l’éternité
Châtiment de toutes nos fables
Ou de notre luxure avouée
Et pourtant
Nos âmes laides ou belles
Finiront
‘Elles jetées au vent?
Nous seront tous chez Lucifer
Si s’annulent les fois diverses
Ou si s’additionnent nos guerres
Avec la fonte des espèces
Nous seront nombreux invités
A la table de l’antéchrist
Que l’on m’enterre avec mon blé
Et deux tonnes de cannabis
Et peut-être
Que j’pourrai monnayer
Pour mourir
Simplement sous mon hêtre
Ou l’enfer
Nous verra rigoler
Entre amis
Pour quelques millénaires
Esquisse
L’ombre d’une promesse, ou est-ce qu’un désir
S’insinuerait en moi en se faisant passer
Pour un regard de toi, qui m’aurait caressé?
Sur tes lèvres a joué un accroc de lumière
Lorsque tu as sourit, comment cette matière
Dont tes lèvres sont faites peut-elle accrocher
Sur sa courbe parfaite une autre amourachée
Que ma bouche entichée du dessin de la tienne
Et de cette promesse imprécise, incertaine
Comme un voilier gréé posé dessus la mer
Guettant pour s’envoler le moindre souffle d’air
Tou dou
Tou dou, tou dou
Elisa se réveille
Elle a trop bu la veille
Elle a bu comme un trou
Tou dou, tou dou
Elle a encore sommeil
Mais il y a un réveil
Qui lui somme « debout »
Tou dou, tou dou
Elle ne se lève pas
Ses yeux ne s’ouvrent pas
Son corps semble tout mou
Tou dou tou dou
Elisa entend des
Voix qui parlent étranger
Elle entend même flou
Tou dou, tou dou
Le réveil sonne encore
Mais elle se rendort
Et fait des rêves fous
Tou dou, tou dou
On l’appelle au dehors
On la pince très fort
Elle a mal et c’est tout
Tou dou, tou dou
C’est quoi ce bruit de vent?
Et qui sont tous ces gens?
Oh, tant pis après tout…
Tou dou, tou dou
Elisa ouvre enfin
Les yeux, ne comprend rien
A ces machins partout
Tou dou, tou dou
Un monsieur lui sourit
« Et bien, dit-il ravi
De retour parmi nous! »
Tou dou, tou dou
Elisa se réveille
Elle posé la veille
Les pieds au fond du trou
Tou dou, tou dou
Elisa se réveille
Dehors il fait soleil
Dedans ça fait « tou dou »
Jour de pluie
Par un après-midi affreux
De c'que l'automne offre de mieux
Je me baladais dans Paris
Dégoulinant de crachin gris
C'était un de ces jours cafards
De symbiose avec le plumard
Et j'avais oublié dans l'bus
Mon putain d'parapluie en plus
Alors que je me demandais
Encore pourquoi j'm'étais levé
J'entendis comme une symphonie
D'chauffards parisiens en furie
Ils tenaient une forme pas possible
Avant qu'ils ne sautent un fusible
J'me suis éloigné et c'est là
Que j'ai compris leur désarroi:
Une belle manifestation
Chantait sa désapprobation
En brandissant élégamment
De très poétiques slogans
Mais le spectacle en tant que tel
N'était pas la cause essentielle
De la mélodie klaxonnière
Des pollueurs de cette terre
Pas le moindre espoir d'être à l'heure
Et au grand dam des conducteurs
De jeep c'est puni par la loi
D'écraser les gens sur la voie
Et même pour ne pas rater
Jean-Pierre Foucault à la télé
Il n'y a pas de dérogation
Pour tuer l'importun piéton
Au cœur de la cacophonie
M'est venu pour les abrutis
Un petit refrain entrainant
Que je leur dédie maintenant
Allez c'est pas si grave
Oui c'est vrai que la grève
Te fout en r'tard
Mais regarde le teint have
Des amputés du rêve
Sur le trottoir
Allez c'est pas la mort
Oui c'est vrai qu'les bouchons
Te cassent les pieds
Mais r'garde il pleut dehors
Et les gens sans maison
Sont tous mouillés
28 mai 2009
Elle se lâche
Elle se lâche
Elle m’a dit "tais-toi ou j’me fâche"
La peau d’vache
Elle a commencé la garce
Par se fringuer en Barbie
Je lui ai parlé de farce
Elle m’a rétorqué "sexy!"
Elle s’est tartinée du rouge
Comme de la confiture
J’ai dit c’est pas dans un bouge
Qu’on va, lave ta figure
"Je me lâche
Qu’elle a dit, tais-toi ou j’me fâche"
La peau d’vache
Elle a enfilé un truc
Qui parait-il est une jupe
Moi qui ne suis pas ennuque
J’étais chèvre mais pas dupe
Au bout de ses bas résilles
Elle a planté des échasses
Je me suis dit cette fille
C’est ma copine, Ô l’angoisse!
"Je me lâche
Qu’elle m’a dit, tais-toi ou j’me fâche"
La peau d’vache
Attifée comme une bimbo
Elle a fait sa digne entrée
Au bras de son bon gogo
Au secours où est ma fée?
Elle a bu comme une ivrogne
Et fumé comme un pompier
Et même un sourd muet borgne
Ne s’y serait pas trompé
"Je me lâche
Qu’elle a dit, tais-toi ou j’me fâche"
La peau d’vache
Elle a fait jouer ses yeux
Elle a joué comme flambent
Les millionnaires chanceux
Elle a lancé des œillades
A tous les mâles présents
Des bellâtres niais et fades
Qui la draguaient comme des glands
Qu’elle a dit, tais-toi ou j’me fâche "
La peau d’vache
Ivre, alanguie, fatiguée
Elle a prit mon bras soudain
Nous avons pris le tramway
De six heures, main dans la main
Ivre, alanguie, fatiguée
Elle a dit "amour, c’est vrai
J’ai dansé et j’ai flirté
J'me suis p'têtre un peu lâchée
Mais c’est toi
Mes matins, mes demains, ma joie
Pis voilà ".
27 avr. 2009
On m’a dit « marche ou crève »
Moi je rêve
Je rêve à m’en donner
La nausée
Les pieds soudés à la route
Je déroute
Je déraille, je m’embrouille
Je dérouille
Et mes rêves ne sont plus qu’une pauvre chanson
Que je chantonne pour me donner le courage
De raccrocher en route les troupeaux de wagons
Et fondent mes étoiles dans leur morne sillage
On m’a dit « le temps c’est
D’la monnaie »
Le mien de temps, finance
Mes errances
J’en fabrique des cris
Paragris
Ecrits muets de rage
Dans les marges
Mais ces cris ne sont guère qu’un soupir en suspend
Coincée au fond d’ma gorge il faut bien être sage
Et raccrocher en route les wagons des marchands
Qui gomment mes chansons dans leur furieux tapage
On m’a dit « bosser plus
C’est bonus
Tu pourras t’re payer
Une télé »
Si c’est pour qu’ma cervelle
S’fasse la belle
Après des journées d’cons
Moi j’dis non
Et mes Nons se débattent au bord de ma conscience
Pour ne pas devenir des rêves oubliés
Quand je raccroche en route les wagons de silence
Qui cachent mes révoltes sous leurs vitres teintées
20 avr. 2009
Petite chanson
Petite chanson
Pour tous les garçons
Dont j’ai frôlé le tambour
Jolis souvenirs
Qui me font sourire
De nos tendresses d’un jour
Messieurs ces matins
Dans vos bras câlins
Je ne les oublierai pas
Dans la solitude
Je ne suis pas prude
Dieu me le pardonnera
Petite chanson
A tous les garçons
Qui n’ont pas brisé mon cœur
Qui m’ont fait l’amour
En sachant qu’un jour
Nous nous quitterions sans pleurs
Messieurs pour nos nuits
Je vous remercie
Ainsi que pour le cadeau
De votre présence
De nos connivences
Et de joyeux apéros
Petite chanson
Pour tous les garçons
Qui on frôlés mon tambour
Joyeux papillons
Qui nous la savions
Ne durent guère qu’un jour
18 avr. 2009
Drôle de poète !
La copine de mon copain
Ne trouve pas ses mots
Syndrome de la page blanche
La copine de mon copain
N'écrit que des textos
Des G'TM en avalanche
Mais quand les mots lui reviendrons
Je te promets
Qu'elle t'écrira des chansons
Belles à pleurer
La copine de mon copain
A l'amour trop heureux
Pour en façonner des quatrains
La copine de mon copain
Se dit qu'être neuneu
C'est pire que de n'écrire rien
Mais quand des mots lui parviendront
Des mots d'amour
Elle t'écrira des chansons
De troubadour
La copine de mon copain
Ne connait que l'instant
La rage, la joie, la souffrance
La copine de mon copain
N'est qu'apprentie du temps
Lorsque dure la belle danse
Mais quand elle saura tresser
Avec la joie
Chacun des ses mots emmêlés
Sera pour toi
23 janv. 2009
Mister Bordeur
Monsieur est affligé d’un mal au nom anglais, qui lui ôte la peau
Monsieur la chair à vif, on lui coupe les tifs, et il crie au bourreau
Monsieur se sent des ailes, le matin au réveil, et le soir un fardeau
Monsieur se sent souvent bien trop seul et pourtant, fui les autres un peu trop
Mister Bordeur
Sur le fil à retordre
A la tête en désordre
Mystère « border »
Lui a dit son docteur
Mister Border a peur
Monsieur cherchait l’amour, mais l’amour est un four, qui lui brûle les chairs
Monsieur sans peau se tisse, des cocons de délices, loin du feu des enfers
Monsieur ne sait pas dire d’où lui viennent ses rires d’où lui viennent ses pleurs
Monsieur au demeurant, a peu de confidents, mais il a un docteur
Mystère « border »
Lui a dit son docteur
Monsieur bordeur a peur
Mister Bordeur
Ne veut pas explorer
Cette obscure contrée
Monsieur a l’air d’un doux, dingue mais il est fou de souffrance chronique
Si monsieur rêve tant, c’est que la vie lui tend des fourches et des piques
Monsieur parfois exulte, voue de drôles de cultes, oublie sa peau partie
Mais les drogues l’harrassent, ses angoisses l’enlacent, après de brefs répits
Mister Bordeur
Sur le fil du rasoir
Ne peut guère s’asseoir
Mystère « Border »
Accroché à son corps
A la vie à la mort
Monsieur se croyait seul, égocentrique et veule, incompris, maladroit
Monsieur était malade, fatigué des balades, de Charybde en Scylla
Monsieur est affligé d’un mal entrelacé à son corps dépiauté
Monsieur sait peu de choses, ni l’issue ni la cause, mais il sait un sentier
Mystère « border »
Brodé dans le cerveau
Monsieur se sent plus beau
Mister Bordeur
Ressaisi ses bagages
Et reprend le voyage
Samedi
18 janv. 2009
A l'enfant qui ne naîtra pas
Il ne va pas m’arrondir
Je ne lui raconterai
Jamais de conte de fée
Il ne va pas m’arrondir
Ni les bras ni le sourire
Il ne va pas devenir
Pour quelques mots maladroits
Une raison d’être là
Il ne va pas retenir
Une place dans mon rire
Il ne va pas me guérir
Des mes errances sans fin
De mes silencieux chagrins
Il me faudra me tarir
Seule pour enfin donner
Je ne pourrai pas lui dire
Combien il m’aurait manqué
S'il n'avait pas existé
Je ne pourrai pas lui dire
Pardon d'avoir hésité
.