23 sept. 2009

Aux parangons de la vertu


Salope, putain, traînée

Ainsi me nomment

Les vertueuses en société
Entre deux grâces


Dévotes aux langues sifflantes
Cœurs de gorgones

Bavez si cela vous chante

Grand bien vous fasse


Ma petite vertu m'ouvre de beaux espaces

Que la grande morale étrique ou cadenasse


Chaque Dimanche à la messe

Qu'apprenez-vous ?

Est-ce à discuter des fesses

Des autres femmes ?

Ou tous vos salamalecs

Vos gardes-fous

Cachent-ils les cœurs tout secs

De laides âmes ?


De la vertu j'en ai quoique les oies cancanent

Et ma morale athée se contrefout du blâme


Jalouses impénitentes

S'il faut pécher

Entre envieuse ou amante

J'ai fait mon choix


Mais prenez garde, hypocrites

A trop semer

De bâtons de dynamites

On tue parfois

Ma petite vertu ne donne pas sa voix
Aux assassins parés de morale ou de foi


Mon prétendu cul de forge

Si des mégères

En font de brûlantes gorges

Bien peu m'en chaut


Mais votre vilain jargon

Se change en pierres

En burqas, en excisions

Lorsqu'il prévaut


Vous, femmes misogynes, apprenez que vos chaînes

Vous les forgez vous-même au feu de votre haine.

.

4 sept. 2009

Faut pas s'enfer !

Nous serons nombreux en enfer

A nous marcher sur les petons

Pour des histoires mortifères

Ou des aventures de cons


Nous serons nombreux chez satan

A regretter nos adultères

Nos meurtres ou nos actes déviants

Sauf si après la mise en terre


Y ‘a plus rien

Que le goût des racines

Et des vers

Qui se frayent un chemin


Nous seront nombreux repentants

D’avoir eu la mauvaise foi

Yahvé juge des musulmans

Et pour les catholiques Allah


Nous seront nombreux chez le diable

A rôtir pour l’éternité

Châtiment de toutes nos fables

Ou de notre luxure avouée


Et pourtant

Nos âmes laides ou belles

Finiront

‘Elles jetées au vent?


Nous seront tous chez Lucifer

Si s’annulent les fois diverses

Ou si s’additionnent nos guerres

Avec la fonte des espèces


Nous seront nombreux invités

A la table de l’antéchrist

Que l’on m’enterre avec mon blé

Et deux tonnes de cannabis


Et peut-être

Que j’pourrai monnayer

Pour mourir

Simplement sous mon hêtre


Ou l’enfer

Nous verra rigoler

Entre amis

Pour quelques millénaires

Esquisse


Dans tes yeux a passé l’esquisse d’un sourire
L’ombre d’une promesse, ou est-ce qu’un désir
S’insinuerait en moi en se faisant passer
Pour un regard de toi, qui m’aurait caressé?

Sur tes lèvres a joué un accroc de lumière
Lorsque tu as sourit, comment cette matière
Dont tes lèvres sont faites peut-elle accrocher
Sur sa courbe parfaite une autre amourachée

Que ma bouche entichée du dessin de la tienne
Et de cette promesse imprécise, incertaine
Comme un voilier gréé posé dessus la mer
Guettant pour s’envoler le moindre souffle d’air

Tou dou


Tou dou, tou dou
Elisa se réveille
Elle a trop bu la veille
Elle a bu comme un trou

Tou dou, tou dou
Elle a encore sommeil
Mais il y a un réveil
Qui lui somme « debout »

Tou dou, tou dou
Elle ne se lève pas
Ses yeux ne s’ouvrent pas
Son corps semble tout mou

Tou dou tou dou
Elisa entend des
Voix qui parlent étranger
Elle entend même flou

Tou dou, tou dou
Le réveil sonne encore
Mais elle se rendort
Et fait des rêves fous

Tou dou, tou dou
On l’appelle au dehors
On la pince très fort
Elle a mal et c’est tout

Tou dou, tou dou
C’est quoi ce bruit de vent?
Et qui sont tous ces gens?
Oh, tant pis après tout…

Tou dou, tou dou
Elisa ouvre enfin
Les yeux, ne comprend rien
A ces machins partout

Tou dou, tou dou
Un monsieur lui sourit
« Et bien, dit-il ravi
De retour parmi nous! »

Tou dou, tou dou
Elisa se réveille
Elle posé la veille
Les pieds au fond du trou

Tou dou, tou dou
Elisa se réveille
Dehors il fait soleil
Dedans ça fait « tou dou »

Jour de pluie

Par un après-midi affreux

De c'que l'automne offre de mieux

Je me baladais dans Paris

Dégoulinant de crachin gris


C'était un de ces jours cafards

De symbiose avec le plumard

Et j'avais oublié dans l'bus

Mon putain d'parapluie en plus


Alors que je me demandais

Encore pourquoi j'm'étais levé

J'entendis comme une symphonie

D'chauffards parisiens en furie


Ils tenaient une forme pas possible

Avant qu'ils ne sautent un fusible

J'me suis éloigné et c'est là

Que j'ai compris leur désarroi:


Une belle manifestation

Chantait sa désapprobation

En brandissant élégamment

De très poétiques slogans


Mais le spectacle en tant que tel

N'était pas la cause essentielle

De la mélodie klaxonnière

Des pollueurs de cette terre


Pas le moindre espoir d'être à l'heure

Et au grand dam des conducteurs

De jeep c'est puni par la loi

D'écraser les gens sur la voie


Et même pour ne pas rater

Jean-Pierre Foucault à la télé

Il n'y a pas de dérogation

Pour tuer l'importun piéton


Au cœur de la cacophonie

M'est venu pour les abrutis

Un petit refrain entrainant

Que je leur dédie maintenant


Allez c'est pas si grave

Oui c'est vrai que la grève

Te fout en r'tard


Mais regarde le teint have

Des amputés du rêve

Sur le trottoir


Allez c'est pas la mort

Oui c'est vrai qu'les bouchons

Te cassent les pieds


Mais r'garde il pleut dehors

Et les gens sans maison

Sont tous mouillés