4 sept. 2009

Jour de pluie

Par un après-midi affreux

De c'que l'automne offre de mieux

Je me baladais dans Paris

Dégoulinant de crachin gris


C'était un de ces jours cafards

De symbiose avec le plumard

Et j'avais oublié dans l'bus

Mon putain d'parapluie en plus


Alors que je me demandais

Encore pourquoi j'm'étais levé

J'entendis comme une symphonie

D'chauffards parisiens en furie


Ils tenaient une forme pas possible

Avant qu'ils ne sautent un fusible

J'me suis éloigné et c'est là

Que j'ai compris leur désarroi:


Une belle manifestation

Chantait sa désapprobation

En brandissant élégamment

De très poétiques slogans


Mais le spectacle en tant que tel

N'était pas la cause essentielle

De la mélodie klaxonnière

Des pollueurs de cette terre


Pas le moindre espoir d'être à l'heure

Et au grand dam des conducteurs

De jeep c'est puni par la loi

D'écraser les gens sur la voie


Et même pour ne pas rater

Jean-Pierre Foucault à la télé

Il n'y a pas de dérogation

Pour tuer l'importun piéton


Au cœur de la cacophonie

M'est venu pour les abrutis

Un petit refrain entrainant

Que je leur dédie maintenant


Allez c'est pas si grave

Oui c'est vrai que la grève

Te fout en r'tard


Mais regarde le teint have

Des amputés du rêve

Sur le trottoir


Allez c'est pas la mort

Oui c'est vrai qu'les bouchons

Te cassent les pieds


Mais r'garde il pleut dehors

Et les gens sans maison

Sont tous mouillés

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