18 nov. 2011

Funambule


J’me fous de me cramer les ailes
Pour me camer aux sensations
Tant pis pour le chien, la maison
Et le bustier sous la tonnelle

J’me fous d’être sur le carreau
Plus souvent qu’à mon tour, eh quoi
Je défie bien souvent les lois
Du grave pour planer plus haut

J’me fous de planter le bonheur
Pour frayer avec le voyage
Je veux être sauvage et sage
Et gémir encore de douleur

J’me fous d’payer ce que je dois
Les montagnes russes m’envoient
Parfois si haut que vu d’en bas
Je voudrais crever d’être là

          Si tu foules des pieds la même terre
          Si tu respires la même atmosphère
          Tant que t’existes funambule, je crois
          Que je peux survivre à l'absence de toi

J’me fous de me tromper souvent
De trop aimer la race humaine
De psalmodier cette rengaine
« Les Hommes sont frères, évidemment »

J’me fous du ridicule on n’est
Jamais mort de rires moqueurs
Mais souvent d’imbéciles heurts
Pouvoir, religion et monnaie…

J’me fous de l’angoisse qui vient
Toujours entre minuit et deux
Me chanter ce refrain fielleux
« Ou est ton rivage, marin ? »

J’m’en fous tant qu’il y aura des fous
Des Hommes forts, des Hommes libres
Des chansons, des tableaux, des livres
Je pourrai me tenir debout

          Si tu foules des pieds la même terre
          Si tu respires la même atmosphère
          Tant que t’existes funambule, je sais
          Qu’aucun étau ne me fera plier.

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