23 sept. 2009

Aux parangons de la vertu


Salope, putain, traînée

Ainsi me nomment

Les vertueuses en société
Entre deux grâces


Dévotes aux langues sifflantes
Cœurs de gorgones

Bavez si cela vous chante

Grand bien vous fasse


Ma petite vertu m'ouvre de beaux espaces

Que la grande morale étrique ou cadenasse


Chaque Dimanche à la messe

Qu'apprenez-vous ?

Est-ce à discuter des fesses

Des autres femmes ?

Ou tous vos salamalecs

Vos gardes-fous

Cachent-ils les cœurs tout secs

De laides âmes ?


De la vertu j'en ai quoique les oies cancanent

Et ma morale athée se contrefout du blâme


Jalouses impénitentes

S'il faut pécher

Entre envieuse ou amante

J'ai fait mon choix


Mais prenez garde, hypocrites

A trop semer

De bâtons de dynamites

On tue parfois

Ma petite vertu ne donne pas sa voix
Aux assassins parés de morale ou de foi


Mon prétendu cul de forge

Si des mégères

En font de brûlantes gorges

Bien peu m'en chaut


Mais votre vilain jargon

Se change en pierres

En burqas, en excisions

Lorsqu'il prévaut


Vous, femmes misogynes, apprenez que vos chaînes

Vous les forgez vous-même au feu de votre haine.

.

1 commentaire:

Chloé a dit…

Je m'"autocommente" (!) car j'ai dégotté une petite illustration fort sympathique de ce petit texte: http://i-voix.over-blog.com/article-fulguration-lorenzaccio-63674775.html